Pour gagner du temps lors des séances de tir courtes (1 heure max), j’ai mis en place ma petite méthode et la partage ici pour quiconque voudrait s’en inspirer : transporter en toute sécurité des barillets pré-chargés.

DISCLAIMER: je ne suis ni juriste, ni avocat. L’avis que je porte dans la présente page n’engage donc que moi. Je me suis déjà fait controlé par la police lors d’un trajet domicile-stand de tir, mais ses agents n’ont pas vérifié mon matériel – se contenant de regarder ma licence de tir, à jour. Quand à mon allure générale, elle est plutôt clean – je ne correspond pas à l’archetype du type qui cherche les emmerdes, prépare un mauvais coup, ou peut s’exciter au moindre signe d’autorité, ce qui doit évidement aider lors des contrôles.

Le pourquoi

Je fais souvent des séances de tir courts : mon planning assez chargé ne me permet pas de souvent de rester plus d’1 heure au pas de tir, et quand c’est le cas, c’est un moment que j’aime partagé avec mon fiston au stand 10m au plomb. Du coup, pour mes entrainements Poudre Noire, je dois me démerde pour tenir en 1 heure max, et la première opération que je fais en arrivant au pas de tir est de dégainer mon téléphone et d’y coller la temporisation 50mn avant de le poser sur la table de tir…

Du coup, en moins d’une heure, comment déchainer assez de boulets pour tenter d’améliorer sa technique ? En minimisant les temps de chargements et en venant avec une optique ou technique spécifique à travailler.

Pour ce qui est de la technique à travailler, c’est tout autant la technique personnelle (le lâcher, la position…) que s’assurer de venir avec une bonne idée des dosages que j’expérimente et que j’ai pu préparer du coup à l’avance.

Pour ce qui est des chargements, je n’ai pas trouvé de plus rapide solution que de venir avec des barillets pré-chargés. Du coup, il faut les transporter en toute sécurité (pour soi, son environment et ses petits camarades du stand de tir), et respectueusement des lois (toujours mieux quand on peux, hein…).

Le comment

Charger un barillet, inutile de l’expliquer : je les prépare à la presse à main, tranquille à la maison, avec ma balance et ma chargeuse (LEE toutes deux). Les dosages que j’y place sont en rapport avec ce que je veux tirer après réflexion suite aux résultats de la séance de tir précédente.

En revanche, une fois les barillets prêts (poudre + éventuelle bourre + éventuelle graisse), j’utilise un petit accessoire bien pratique : des protèges barillets de chez WesternGuns.

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Ces accessoires collent parfaitement aux barillets Pietta de mon 1858, et en assurent la parfaite étanchéité. La collerette pour les cheminées (Pietta en acier – le modèle standard dans mon cas) est bien enfoncée et ne se déloge pas toute seule : on peut manipuler sans problème et les stocker sans risque (certes, pas dans une cheminée allumée…).

 

Du coup, pour le transport, cela devient assez enfantin : il suffit de leur trouver une position bien calée pour ne pas qu’ils se baladent dans la mallette (une barillet, ça pèse…). L’arme elle même est transportée sans barillet, enveloppée dans un torchon dans mon cas.

La mallette peut encore contenir tout l’attirail habituel. Je prévois d’en dégager les éprouvettes et presse manuelle quand j’aurai d’autres barillets supplémentaires, et y ménager ainsi une place pour le casque de protection auditive et les lunettes de tir (une petite mallette à main pour tout l’attirail, le bonheur). Pour le transport et le stockage, la mallette est bien évidement cadenassée (oui, j’ai des enfants à la maison…).

Du coup, le cérémonial du pas de tir est réduit au plus pratique : déballage et placement de la C50, chargement du barillet numéro 1 sur l’arme et placement des amorces… échange du barillet et placement les amorces … jusqu’à fin de barillet qui dit fin de séance (pour les séance plus longue, je peux passer au rechargement manuel avec les éprouvettes – mais je tends à délaisser cela au profit des barillets pré-chargés).

De retour à la maison, la contrainte est d’avoir plusieurs barillets à nettoyer – ce qui n’est pas un grand problème si on s’organise assez (voir article sur le nettoyage).

Avec deux barillets, je tiens une séance en environ 30-40 minutes, ce qui laisse le temps de discuter un peu pour rester social. Avec quatre barillets je dois tenir l’heure tout en restant courtois.

 

Le combien

À 3,75 € le protège barillet, c’est le prix d’un café parisien… Le gros budget c’est évidement les barillets : compter 68 € la pièce pour un Pietta 44 acier noir

Cela me reviens donc à 220 € environ pour 4 barillets (3 de plus que celui de l’arme) et leurs protèges barillets.

 

Les aspects sécurité et légaux

Question sécurité du barillet pré-chargé : il n’y a aucun risque de départ de coup accidentel sur un barillet pré-chargé protégé par son protège barillet. Bien évidement, les amorces n’y sont pas et ne sont posées qu’au pas de tir juste avant de faire feu. On peut faire tomber son barillet, on ne risque pas grande chose sinon de l’abimer. Il contient de la poudre noire, donc bien évidemment ne pas le laisser sur un coin de cheminée allumée… mais à part ça, pas vraiment de problème autre que celui de faire gaffe à l’endroit où on le met et qui y a accès – comme une munition cartouche en somme.

Question stabilité, je ne pourrais en parler de première main car tous les barillets que j’ai pré-chargé ont été tirés dans les jours qui suivaient leur chargement… mais de nombreuses personnes reportent qu’elles ont parfois laissé leurs barillets chargés pendant plusieurs semaines, mois ou années (j’ai lu jusqu’à 5 ans…) et ont pu faire feu avec sans constater une quelconque différence avec un barillet chargé la veille. Il faut également avoir en mémoire que la poudre noire ne se détériore pas une fois isolée de l’humidité (demandez aux artificiers dans le secteur de Verdun…).

Enfin, question législation, je paraphrase ci-après l’excellent blog de PSRauben :

Le transport d’une munition à cartouche métallique n’exige pas qu’on enlève l’amorce de la douille,  ni qu’on vide la douille,  en demandant au tireur de transporter séparément la douille, l’amorce , la poudre et le projectile. Le transport des barillets chargés (mais sans amorce, par précaution est-il légal? Oui. La réglementation prévoit  que la munition soit séparée de l’arme, c’est à dire transportée dans une mallette séparée. En poudre noire, la munition est dans le barillet qui tient lieu de douille. Mais pour être conforme à la loi, il est nécessaire de séparer les barillets de l’arme,  comme un chargeur est séparé  d’un pistolet. On transporte l’arme et les barillets dans des  mallettes séparées  qu’on ouvre sur le pas de tir. C’est une méthode qui est totalement conforme à ce que font les tireurs  utilisant des armes à cartouches métalliques.

En clair, pas de problème si on sépare bien le chassis des barillets pré-chargés. Les mettre dans un logement particulier de sa mallette, séparées de façon évidente du chassis de l’arme, lequel sans barillet est rendue inapte au tir par un moyen technique (retrait du barillet) – et on est raccord avec les contraintes légales. Je rappelle au passage que les amorces sont dans leur petite boite, bien à part : le gars qui veut justifier un tir rapide a le temps de se faire défoncer une petite vingtaine de fois le crane … s’il arrive d’ailleurs à trouver à temps les clefs du cadenas de sa mallette…

(ma) Conclusion

La méthode peut paraitre couteuse…  et elle l’est évidement en regard du chargement manuel : 220 € de trop… Si on veut être économe, on change à la main et puis c’est tout.

Mais en regard du gain de temps pour des courtes séances de 24 tirs, j’ai trouvé ma méthode pratique et pas vraiment plus couteuse sur la durée que le kit de cartouche papier H&C (69 € le kit et 6,5 € par tranche de 100 cartouches papiers…).

En gros, dans mon cas – et nonobstant le gain de temps – à partir de 2300 tirs, le kit papier H&C revient plus cher. En clair, en un an dans mon cas, j’aurais rendu la situation acceptable : j’ai donc décidé d’opter pour la méthode barillets plutot que H&C.

Par ailleurs, j’ai commencé par acheter un barillet, puis un autre.. en continuant à charger en éprouvette pour compléter le temps d’arriver à être « autonome en barillet » (ben oui, craquer 70 euros par barillet, je l’ai fait petit à petit …) : le tout a donc été bien moins douloureux.

Enfin, chacun verra midi à sa porte sur cet aspect financier et temps – par ailleurs, il est possible d’optimiser le cout du kit H&C en achetant des feuilles de Flash Paper et en découpant soit meme les patrons : c’est une autre méthode. Mais moi je préfère mes barillets, et me dis qu’un de ces quatre ils vont me resservir dès que j’aurais mis de côté pour craquer sur cette carabine Remington 1858 (plus qu’à attendre les soldes) …